Ce qui est chouette dans notre boulot d’agence conseil communication, c’est que tu peux passer de l’art contemporain à la voiture, du jeu vidéo à l’assurance.
Pour réussir à changer de sujets, tu mets en place une stratégie commerciale et de contenus pour aller chercher des nouveaux clients avec ton biz dev ou tu as de l’appel entrant. Parfois, tu expliques juste ton savoir-faire, tu repars avec une demande que tu signeras directement. Et parfois, tu rentres en compétition et en appel d’offres.
Ça fait plusieurs semaines que j’échange avec mes confrères sur ce sujet des appels d’offre ou des demandes qui font parfois très « brain sucking ». Je ne suis pas le premier à m’exprimer sur le sujet mais une réponse à un mail reçu hier soir m’a donné envie de faire part de mon avis sur notre boulot en tant qu’agence et sur l’abus de certains annonceurs.
Dans le cadre des appels d’offre, deux possibilités : tu gagnes ou tu perds. La vie quoi.
Mais dans la réalité, de temps en temps, c’est un peu plus subtile que ça. Il arrive :
- Pas de sélection d’agences à l’issu de l’appel d’offre – Exemple avec un appel d’offre public sur lequel j’étais monté avec des copains et qui a terminé à la trappe. Même appel d’offre avec la même demande relancé 3 ans après ;
- Ta prez terminera dans un tiroir qui ressortira quelques temps après pour une utilisation interne – donc du brain sucking ;
- Ta prez termine chez l’agence gagnante qui s’en servira.
J’ai deux très bons exemples sur ce 3eme point: Un copain qui a pitché il y a quelques années pour une grosse fondation qui a refilé sa reco à l’agence gagnante. Récemment un confrère (avec qui on bosse) a terminé 2ème. L’annonceur voulait bosser avec lui donc on lui a refilé la reco des gagnants. Il a refusé.
Depuis le début de cette année, nous sommes montés chez YDCA sur plusieurs compètes ou sur des demandes. Soit on les gagne, soit on les perd, soit on attend des semaines la réponse. Quand tu calcules le temps passé en strat, en reco, parfois même en prod (je pense à certaines grosses agences qui produisent parfois même leurs story pour illustrer leurs partis-pris vidéos) et que tu ne gagnes pas, tu perds de l’argent. C’est le jeu ma pauvre lucette me direz-vous !
De toute façon, l’acquisition de nouveaux clients coûte forcement de l’argent.
Mais notre métier est l’un des rares ou tu es obligé de produire et de bosser avant que ton devis ne soit signé, même si tu as des grosses refs et des grosses réalisations. Pour reprendre l’exemple de teulliac lorsqu’il explique notre boulot à des néophytes en faisant une comparaison avec le BTP, c’est comme si nous (agence) devions construire un immeuble et que le promoteur choisisse après le constructeur. Ok, on l’accepte même si ça commence de plus en plus à faire grincer des dents. Rappelons les sorties d’agence dans la presse agitant ce drapeau de l’abus.
La ou ça commence à poser problème, c’est lorsque tu te retrouves sur des compètes à 7 agences sélectionnées pour des budgets de 10k. Et l’annonceur s’étonne que certaines agences n’y répondent pas. Ou lors d’une phase de prospection, tu choppes un brief pour un lancement (ça signifie donc qu’il y a bien un besoin établi de l’annonceur), que tu présentes ta reco sur laquelle tu t’es défoncé parce que tu crois au truc. Et qu’au final, tu reçois un mail te disant en résumé « tu as bien bossé » mais avec dans la même phrase un « probablement », deux « si » dont un « si le dpt marketing le souhaite), tu sais donc que tu as « potentiellement » perdu 80 heures de taf non rémunérés mais que le mec a ta prez et donc tout un plan d’action qu’ils peuvent appliquer sans toi.
Ça soulève un dernier point, quoi laisser au prospect…
Allez, pas grave, on en a encore deux dans les tuyaux.